21/09/2019 rencontre d’Une Voix qui Porte avec Bascar de la chaîne Hypnomachie pour l’enregistrement d’un podcast.
Retranscription de la rencontre :
Bonjour et bienvenue sur Une Voix qui Porte, comme je vous l’ai annoncé, la nouvelle
version de ma chaîne inclut des rencontres avec des personnes que j’estime intéressantes pour vous et avec lesquelles bien sûr j’ai envie d’échanger.
Aujourd’hui un podcast suite à une rencontre avec Bascar de la chaîne Hypnomachie . Bascar nous propose une démarche de dés-hypnose, souhaite nous aider à augmenter notre acuité à identifier les transes hypnotiques du quotidien, le langage hypnotique et
les phénomènes d’influences dont nous sommes tous « victimes » d’une certaine manière.
Souvent ce sont des phénomènes qui passent sous notre seuil de conscience. Bascar fait un travail extrêmement complet, riche, sourcé dans lequel il développent des réflexions assez approfondies sur divers sujets. Il est également un grand lecteur de René Girard qu’il réutilise dans de nombreux contextes. Il s’est inspiré de sa pensée pour développer une démarche d’accompagnement des personnes basée sur une logique non sacrificielle. Alors vous êtes peut être intrigué par ce que je vous dis actuellement. Si vous voulez en savoir davantage, vous trouverez une explication complète de sa démarche sur sa chaîne, il expliquera les choses beaucoup mieux que moi. Au fur et à mesure des vidéos, il approfondit les explications sur son idée, le principe de ce qu’il propose, donc je ne peux que vous inviter à commencer par la première vidéo de sa chaîne. Il y pose les bases, le socle de sa démarche, de ses réflexions, pour poursuivre ensuite, en fonction des thèmes qui vous intéressent. Moi je vous avoue, je suis très très fan, j’ai tout regardé, je suis très intéressée par ce qu’il fait, je trouve que sa démarche est tout à fait originale. Sur ce je vous souhaite une bonne écoute du podcast et je vous dis à très bientôt sur Une Voix qui Porte, au revoir.
UVQP : Bascar est-ce que tu peux nous faire une petite présentation de ta chaîne et de la
démarche d’Hypnomachie ?
Bascar : alors oui c’est une chaîne qui a maintenant cinq ans, qui s’inscrit comme une tentative d’utiliser le média YouTube pour essayer de le communiquer, d’exprimer des choses qu’auparavant on se transmettait, on va dire sous le manteau, de façon discrète.
Je ne veux pas parler de société secrète mais je parle d’enseignement discret. Et donc au départ, j’avais envie d’utiliser des médias modernes pour transmettre un certain nombre d’idées, de notions autour de la dés-hypnose et donc de l’hypnomachie, qui est un nouveau packaging on va dire pour des choses très anciennes. Notamment le travail sur la transe hypnotique au quotidien et comment nous vivons tous dans une forme de transe hypnotique encouragée par la socio-culture, les médias, les politiques, les structures familiales, culturelles etc. et d’essayer de récupérer un petit peu de marge de manœuvre, de latitude au milieu de toutes ces influences-là qui, la plupart du temps, bien sûr, ne sont pas conscientes ou conscientisées par les gens.
UVQP : il s’agit d’apprendre à identifier les différents types de transes, parce que tu dis une transe, mais en fait il s’agit de transes qui sont très nombreuses et parfois intriquées les unes dans les autres , qui passent principalement par le verbe et la nomination des choses de la
vie courante. Alors moi ce qui m’intéresse énormément dans lHypnomachie c’est d’apprendre à identifier effectivement ces fameuses transes. C’est cette souplesse, effectivement, cette capacité d’identification de la transe. A partir du moment où on identifie une transe, à mon avis, il est possible déjà d’en sortir, de switcher, et effectivement d’augmenter son.. comment dire, ce qui m’intéresse c’est ça, c’est l’augmentation de sa flexibilité mentale. Ne plus être victime de tout un tas de transes mais pouvoir reprendre le contrôle, et la clairvoyance, j’aime bien le terme de clairvoyance qui me semble pertinent. Et c’est pour ça que je suis ta chaîne depuis longtemps, et avec beaucoup d’attention. J’ai écouté certaines vidéo à plusieurs reprises parce que je pense qu’il y a quelque chose de profondément substantiel à en tirer, qui change fonctionnellement notre manière d’appréhender le monde, l’expérience humaine. J’ai l’impression qu’hypnomachie a quand même un positionnement anti-hypnose. Ce qui m’interpelle c’est que je vois de l’hypnose partout au quotidien, finalement, je vois les transes hypnotiques partout, normales, naturelles, fonctionnelles etc. J’en vois d’autres qui sont effectivement artificielle et des procédés manipulatoire qui sont très très nombreux. Le fait de se positionner contre les procédés hypnotiques, est-ce que c’est une posture a priori ? C’est à dire, est ce que tu es réellement par défaut contre tous types d’hypnose ? Explique-nous le rapport de l’Hypnomachie à l’hypnose et aux transes hypnotiques parce que j’ai l’impression que c’est une position un peu radicale. Moi je doute, en fait, du fait qu’on puisse, finalement, en sortir. Alors d’après ce que j’ai compris, il s’agit de mettre de la conscience sur ce qu’on vit.
BASCAR : en fait c’est une question extrêmement complexe parce qu’elle appelle plusieurs niveaux de réponse selon à quel niveau de profondeur on répond. Et c’est pour ça que dans la tradition, ils disent qu’il y a une personne, un lieu, un moment, donc. Parce que les réponses et notamment les réponses les plus complexes, les plus avancées ou les plus « je sais pas quoi » d’ailleurs ne sont pas forcément compréhensibles par la plupart des gens.
On peut les faire, mais même si on les fait, elles ne sont pas comprises. L’expériences montre qu’elles ne le seront pas et moi-même quand j’ai commencé cette chaîne, j’y étais allé avec énormément de naïveté en me disant : non mais si, on peut le dire aujourd’hui, maintenant c’est bon, avec internet on peut mettre le savoir à disposition. Moi au départ c’était ça mon
élan, quand j’ai fait ça c’était quelque chose de très, allez j’ose le mot, c’était quelque chose de presque humaniste. Puis très pro-technologie, aujourd’hui au 21ème siècle, on ne garde plus le savoir pour soi. C’est périmé comme façon de penser, aujourd’hui c’est l’open source.
Et pourtant la tradition, elle, fonctionne par un niveau d’initiation, fonctionne avec quelque chose qui peut être, et à raison d’ailleurs, considéré comme la rétention d’information, du
contrôle de l’information, un système pyramidal, enfin avec des choses qui évoquent le contrôle, des pulsions éthologiques de domination, comme on reste maître chez soi etc., on donne de l’information pertinente au compte gouttes. C’est une vision de la chose et je comprends un million de fois qu’on puisse l’avoir. Et moi- même je l’ai eue quand j’ai appris tout ça et quand on m’a formé à tout ça, j’me suis dit : quand même, ils pourraient balancer un peu plus d’infos, etc. Bon ok, mais une fois cette frustration passée, quand je me suis retrouvé dans l’autre rôle, là j’ai fait Ah… c’est un petit peu comme quand tu as des enfants, quand tu es gamin tu dis : ah c’est trop nul mon père et tout… et quand t’es parents tu fais Ah… il y a une justesse quand même là dedans. Voilà, il y a une profondeur qui n’est pas forcément accessible si on n’est que d’un seul côté de la chose. Donc c’est vraiment une question extrêmement complexe, j’essaie d’y revenir pour ne pas faire de la langue de bois, tu sais, où on pose des question… parce que c’est important pour moi que tu entendes que ce n’est pas un refus de répondre. C’est que la réponse est d’un niveau de complexité tel que je peux faire une réponse au ras des pâquerettes, au niveau le plus basique, dans ce cas-là oui, l’hypnomachie c’est la lutte contre l’hypnose, oui, effectivement. Oui d’accord mais n’importe quelle personne qui a un petit peu de finesse ne serait ce que pour comprendre au deuxième degré va déjà tiquer sur « lutte contre », tu vois. Puis au troisième niveau on va aller au delà puis au 4ème niveau on va encore aller au-delà etc. etc. On peut aller chercher très très loin là-dessus et je fais attention à pas aborder deux notions trop élevées dans mes vidéos tout en les laissant transparaître. C’est à dire que c’est une façon de parler à plusieurs niveaux et tu n’es pas la seule à me dire que, j’ai plein de gens qui me disent « j’ai vu plusieurs fois des vidéos » etc.
UVQP : oui, il y a de l’information interstitielle.
Bascar : et puis ça c’est consubstantiel à tout enseignement traditionnel. C’est que les silences, le choix des silence, la longueur des silences, c’est une information au même titre que le plein. Oui c’est consubstantiel à tout enseignement un peu profond, c’est une invitation. C’est une invitation ce que ce que je dis de plus en plus souvent, c’est qu’à
mon avis seule la couche extérieure de ce genre d’enseignement peut être transmissible sur YouTube et rien que cette couche là, déjà, j’en vois qui galèrent. Il y en a qui y arrivent très bien, hein, et d’ailleurs t’es, c’est magnifique. C’est plaisant, un moment donné quand on parle, c’est aussi pour être entendu, on va être clairs, et il y en a plein qui n’y arrivent pas, déjà, donc il y a un premier tamis à cet endroit, voilà. Mais c’est pas un tamis, euh, c’est pas un tamis actif. Moi je pensais quand j’étais plus jeune que c’était un tamis actif, qu’il avait quelque chose, un peu comme chez les forces spéciales, où les gymnastes en Russie, tu sais. « On va vous sélectionner ! » tu vois, avec un truc comme ça. Et non non, c’est une sélection qui se fait d’elle-même, en fait, voilà. Tout comme, j’en sais rien, tout comme pour avoir lu Einstein dans le texte et avoir compris toutes ces équations, eh ben au final il ne va y avoir que très peu de gens qui ont réellement fait la démarche. C’est pas c’est pas quelque chose qui est élitiste par volonté d’élitisme. C’est quelque chose qui est élitiste de fait, mais comme n’importe quel domaine poussé. N’importe quel domaine poussé a cette structure en pyramide, quoi. On est très nombreux à connaître les bases de la physique très très nombreux, moins nombreux à avoir un niveau licence et encore moins à pouvoir comprendre certaines notions. Il en est de même pour l’Hypnomachie.
Parfois il y a des gens, malgré le format YouTube, qui y arrivent. Je me souviens dans
les commentaire d’une vidéo, je sais plus vraiment laquelle, mais une assez récente, il y a
moins de six mois. Il y a quelqu’un qui n’a pas respecté une règle tacite des conventions sociales qui veulent qu’on ne parle pas de certaines choses de l’ordre de l’intime avec les gens qu’on ne connaît pas bien et a fortiori dans les commentaires YouTube. C’est des
règles tacites. Elles sont tellement tacites qu’on n’y pense même plus, on n’aurait
même plus l’idée, ce serait saugrenu. Ben lui, il a eu le courage ne pas respecter ça et en
faisant péter ce verrou-là, en s’autorisant à penser hors, justement, de ces conventions culturelles-là, il m’a donné la possibilité de pouvoir lui répondre à un niveau plus profond. Et
d’ailleurs, il a pris, et d’ailleurs il en a joui et d’ailleurs il en était très content etc. et l’échange
a pu être fécond mais à un autre niveau de profondeur. Il a mouillé le maillot, il n’en n’est pas resté à une démarche strictement intellectuelle. L’hypnose c’est une pratique magique, c’est une pratique de l’ordre de la magie. Dans les ordres magiques, on fait des dérivés d’hypnose, on les appellera peut-être pas hypnose, mais en fait quand on a fait de l’hypnose c’est exactement la même chose. Qu’est-ce que c’est que la magie : la magie c’est comment est-ce que tu parles aux forces de la nature pour obtenir quelque chose. C’est depuis la nuit des temps, les être humains font ça et les actes magiques, alors après il y en a qui parlent de magie blanche, de magie noire etc. en fait c’est jamais qu’un jugement de valeur moral posé sur un acte magique. En fait la magie, elle est ce qu’elle est et je ne juge pas, enfin chacun peut juger s’il le veut. Mais fondamentalement, c’est la même notion magie blanche, magie noire c’est la même notion. C’est des façons de parler, quand je parle de magie blanche et de magie noire, je suis pas en train de dire que je crois à des trucs…
UVQP : Bien sûr, oui oui… faut vraiment pas le prendre au premier degré, soyons clairs.
Bascar : oui c’est ça.
C’est des actes magiques dont le but est d’obtenir de l’univers quelque chose. Et c’est pour ça que, quand on fait de l’hypnose en général, on commence toujours par définir un objectif. Que ce soit en hypnose, en PNL, d’ailleurs on dit très souvent qu’une bonne définition d’objectif c’est déjà 50% du travail qui est fait. Y’a des trucs comme la loi d’attraction qui sont à la mode si en ce moment qui relèvent tout à fait du même genre de process. C’est, voilà, ce sont là, ce sont des formes de pensée magique, mais je dis ça, c’est pas péjoratif. C’est simplement, il y a un moment donné, il y a l’enfant intérieur qui aimerait quelque chose et c’est : comment est-ce que la méthode va nous le donner ? Or dans les textes parfois on entend quelque chose qui est que parfois la meilleure chose qui peut nous arriver, c’est de ne pas obtenir ce qu’on veut. Et ça c’est quelque chose qui est totalement occulté en hypnose, justement.
UVQP : alors le fait que les personnes soient limitées, qu’il ne s’agisse pas de magie, pour le coup, j’y ai été vigilante et j’ai pris soin depuis les débuts de ma chaîne justement, pour ne pas basculer vers ce côté : »vous n’avez aucune limite, tout est possible, l’univers machin… » à éviter cet écueil-là et à faire en sorte que les personnes aient conscience, justement, du fait qu’elles étaient limitées, que leurs ressources étaient limitées et que c’était important de le savoir. On peut faire de l’hypnose sans cette partie-là. C’était juste une petite parenthèse pour dire que c’était pas systématique, et que moi en l’occurrence je n’étais pas du tout dans une optique comme celle-là.
Bascar : je sais pas si on peut faire une hypnose sans ça, parce que par exemple, du coup, qu’est ce qu’on fait alors ?
UVQP : si on fait pas de l’hypnose en partant sur de la pensée magique ? Eh ben tu parlais du fait, effectivement, d’endormir le conscient, et de positionner une personne dans un état modifié de conscience qui, alors moi je travaille plus dans des transes qui sont plutôt
légères en général, et dans la fait de modifier plutôt des habitudes, des comportements, en proposant en substitution de ce dont la personne ne veut plus, justement pour qu’il y ait un minimum des déplacements de symptômes, en proposant des solutions qui soient les plus saines possibles.
Bascar : voilà c’est ça, c’est-à-dire que si on encourage en développement un déplacement de symptômes à un endroit pour obtenir quelque chose plutôt qu’autre chose, on est bel et bien dans le paradigme que je décrivais tout à l’heure, qui est : on obtient quelque chose. C’est-à-dire qu’à un moment donné il y a quelqu’un qui dit : ben voilà, moi je fume, ça m’embête je préférerais me remettre au sport par exemple. Paf ! On fait un déplacement de symptômes, on obtient quelque chose, mais c’est exactement ça, c’est je voudrais de la vie, je ne veux pas fumer. C’est qu’on fragmente, c’est le principe. C’est-à-dire que même dans des formes l’hypnose, après y’a toujours des spécialistes qui vont dire : oui mais y’a des formes d’hypnose qui réunifient etc…. oui oui, évidemment, mais qui pour pour réunifier, elles fragmentent d’abord.
UVQP : oui, moi en tant que fumeur, moi en tant que sportif… on créé des petites cases.
Bascar : voilà ! Et après on réunifie toutes les cases, sauf que justement, l’enseignement réellement traditionnel, il dissout ces cases dès le départ parce qu’elles sont vaines, ça n’est que vacuité, en fait.
UVQP : elles sont des artifices.
Bascar : voilà, elles sont des artifices mais on oublie qu’elles sont des artifices et
c’est très, comment je vais dire ça moi, je fais beaucoup d’arts martiaux donc
j’aime bien faire des métaphores martiales mais je sais pas si ça va parler aux auditeurs.
Dans les arts martiaux japonais par exemple, je vais en citer quelques-uns qui sont très connus, vous avez le judo, vous avez l’aïkido, le karaté qui n’est pas exactement japonais mais bon… on va faire comme si, pour simplifier le propos… vous avez le kendo etc. C’est-à-dire que dans le karaté, ils vont apprendre des coups, dans le judo il vont apprendre à se projeter, en aïkido, ils vont apprendre à se tordre etc. Dans le Kendo ils vont apprendre les armes. Là encore, c’est pas… je schématise, que les puristes qui ont les cheveux qui se dressent sur la tête essaient d’entendre où je veux en venir. Alors que dans les vieux aux arts martiaux traditionnels classiques japonais vous aviez déjà tout ça. Tout était mélangé donc aujourd’hui ça s’est spécialisé dans plusieurs branches et aujourd’hui il y a des gens qui réétudient tout et qui essaient de tout rassembler au lieu d’étudier la base.
UVQP : le moment où tout est unifié, d’accord.
Bascar : voilà, et pour moi c’est une perte d’énergie parce qu’on a fragmenté et après
on veut réunifier. Mais le plus simple c’est de ne pas fragmenter, dès le départ, et
c’est ça une tradition authentique, une transmission qui est authentique. C’est qu’on pose des choses qui ne fragmentent pas ensuite. Après, je dis pas qu’il ne faut pas fragmenter, j’ai pas de problème avec les gens qui font de l’hypnose, moi je suis pas là pour dire : c’est bien, c’est mal. Je suis pas là pour distribuer des bons points ou pour jouer le rôle du père de famille, c’est pas ça que je dis. Juste, voilà, il y a autre chose qui existe et je témoigne du fait qu’il y a quelque chose qui existe. Après chacun… j’ai pas de problème avec ça. J’ai aucune prétention, si tu veux, à une forme de vérité ou d’évangéliser ou de quoi que ce soit.
UVQP : oui t’es pas dans une position prescriptive.
Bascar : oui voilà, je suis pas du tout prosélyte, ah non.
UVQP : c’est pour ça que je suis venue, parce que je sais qu’on peut parler sans que…
Bascar : moi j’ai pas de problème avec ça, simplement, moi aussi j’ai commencé par l’hypnose d’ailleurs, la PNL et ces choses-là.
UVQP : oui parce que quand on découvre, c’est hyper intéressant, on se rend compte que beaucoup de choses sont possibles, c’est un peu une boîte magique qu’on ouvre comme ça,
dans laquelle il y a des outils qui fonctionnent incroyablement bien. On se dit : mince on peut faire ça avec l’esprit, c’est extraordinaire ! Et moi je suis partie en exploration de ces potentiels-là dans cette démarche. Je suis beaucoup comme ça, je trouve un thème, hop, j’explore, j’ouvre le paquet et je regarde je regarde ce qu’il y a à l’intérieur, je trouve ça fascinant… Et donc je suis partie un peu dans cette optique-là, portée par le potentiel de la chose. Et c’est vrai que ça peut être extrêmement enthousiasmant, je reconnais le pouvoir de séduction incroyable qu’ont les diverses formes d’hypnose, qu’on les nomme ou qu’on ne les nomme pas d’ailleurs, parce que maintenant je vois de l’hypnose partout, forcément.
Bascar : une large partie des pratiques hypnotiques, effectivement, ne se nomment pas comme telles.
UVQP : Non, c’est fou.
Bascar : quand, à un moment donné, il y a je ne sais pas combien de dizaines de milliers de gens qui vont au Zénith pour agiter des drapeaux français devant Macron, Sarkozy ou Marine le Pen, on est dans des immenses, des immenses chapelles, des immenses rituels dans lesquels il y a des suggestions hypnotiques qui vont être envoyées par paquet de mille. Et voilà, oui, il y a des gens qui sont en transe lourde et parfois vraiment lourde, qui n’ont rien à envier, justement, à des rituels chamaniques ou à des trucs en Afrique ; différents thèmes que je traite sur ma chaîne.
UVQP : je suis très intéressée, aussi, par la musique et la capacité qu’a la musique à mettre en transe très rapidement et j’aimerais bien que tu nous fasses un jour un truc sur la musique.
J’écoute des morceaux et je pars vitesse grand V. Je trouve que c’est un manque dans ton travail de ne pas avoir abordé la musique, qui est tout de même un canal hypnotique extrêmement présent dans nos sociétés. Et même un thème omniprésent qui n’a pas encore été abordé.
Bascar : j’avais commencé à faire une vidéo, j’en parlais un petit peu, notamment de la
musique dans le marketing, les supermarchés etc. j’avais commencé, j’ai plein de rush qui sont-là, ça fait partie des différents projets. J’étais allé, effectivement, comme ça, pour vous faire ça j’avais un projet avec un ami qui est musicien de niveau international et où on avait beaucoup échangé autour de tout ça parce que moi, ce qui se passe, c’est que la musique en
tant que pratique, en tant que mélodie, n’est vraiment pas ma spécialité. C’est même, euh…, tu as parlé de tâche aveugle et le mot est bien choisi parce que c’est vraiment, vraiment pas un domaine de la vie et de l’existence avec lequel j’ai une appétence quelconque, au contraire. J’étais un handicapé de la musique pendant très très longtemps, ce qui explique justement que je n’en parle pas, parce que je ne me sens aucune légitimité, aucune expertise là-dedans. Après d’un point de vue théorique, oui, dans la tradition il y a tout un travail autour de la musique, autour des… c’est pas un truc autour de la musique mais c’est autour des rythmes, que ce soit les rythmes du corps humain, les rythmes du cœur, les rythme de la respiration, dans la méditation, dans différents exercices, les rythmes dans la vie, à quel rythme tu rencontres les gens, à quel rythme les gens sortent de ta vie, à quel rythme les sociétés évoluent et il y a des liens qui sont faits avec la musique comme incarnation de ces différents rythmes possibles. Donc tout ça, oui, ça je suis un peu plus compétent là-dessus, je n’ai pas du tout prévu d’en parler dans une vidéo parce qu’on est sur des trucs qui sont extrêmement pointus et qui intéresseront, à mon avis, vraiment très peu de gens…
UVQP : tu crois ?
Bascar : je pense qu’à part des des musiciens professionnels et des fans d’ésotérisme ésotéro bio-cosmique, non, franchement, je vois pas l’intérêt…
UVQP : cette capacité incroyable qu’a la musique effectivement faire partir la personne
en transe, alors moi je parle pas forcément de rythmes de manière aussi métaphorique que tu viens de le faire… mais… qu’a la musique de mettre les gens en transe lourde et à faire passer des injonctions de folie. Et à maintenir les gens dans des postures très très infantiles,
dans des obsessions sentimentales amoureuses permanentes où, ben pendant que les gens
pensent à ça, ils ne pensent pas à autre chose. C’est extraordinaire. J’observe que….dès fois je laisse tourner un peu l’algorythme de YouTube sur des suggestions musicales qui passent et on voit, effectivement, quelles sont les injonctions qui y sont présentes. Tu vas me dire, il y a une appétence des gens pour ça effectivement, ça répond à une demande.
Bascar : à une époque, l’église catholique avait considéré que la musique était
l’oeuvre du malin et avait interdit tout type de musique sauf la musique liturgique. C’est un sujet qui a été débattu.
UVQP : ça me fait penser à Kaamelott…
Bascar : oui oui, avec les intervalles païens. Il n’empêche que c’est un sujet qui a été sérieusement examiné par les pères de l’église à une époque etc.
UVQP : c’est peut-être pour sa capacité, effectivement, à dissocier, à fragmenter. Bascar : Oui, oui complètement. Et d’ailleurs on n’est pas, entre guillemets, vulnérables la musique de la même façon aux mêmes âges de la vie. Enfin, y’a des périodes dans lesquelles, en fonction du fonctionnement du cerveau, on va être beaucoup plus réceptif et où on peut partir beaucoup plus facilement en transe comme ça. Et les enfants, notamment, ont une espèce d’hyper réceptivité autant à la transe, d’ailleurs, qu’à la musique.
UVQP : je l’ai constaté tout à fait.
Bascar : on peut même aller chercher différentes parties de l’être humain selon les types de rythme qu’on impulse dans une musique. C’est à dire qu’entre des rythmes qui vont
vraiment stimuler le ventre, je pense par exemple à des rythmes très guerriers comme le haka, des trucs qui vont donner envie de passer à l’action, des rythmes un petit peu plus chantants, ou enfin avec plein plein de variations qui vont susciter davantage telle ou telle ou telle émotion. On sait que selon le nombre de mesures, des temps, en musique, on va susciter telle ou telle émotion, c’est connu depuis longtemps, et puis des rythmes plus complexes qui vont encourager, justement, des conceptions un peu plus intellectuelles. Je pense par exemple à certains morceaux techno et de musique classique, dans lesquels les rythmes se mélangent, sont tellement enchevêtrés dans une harmonie incroyable que le…
UVQP : …tellement intriqués. C’est ces fameux morceaux qu’il faut écouter encore et encore…
Bascar : voilà, on a envie de le comprendre, on a envie de le disséquer donc ça fait
monter dans la tête là-dessus. C’est vrai que c’est intéressant de se poser des questions mais même d’un point de vue de l’éthique et de l’altérité. L’autre jour je regardais une publicité pour je ne sais plus quoi, alors ça y est ils donnaient des violons, il fallait émouvoir… à un moment donné il y avait un intervenant qui commençait un discours, et hop ! Les violons qui arrivent, taf. Donc moi, hop ! Entraîné à l’hypnomachie, j’ai un warning qui fait « attention on veut te faire ressentir quelque chose ». Et je me disais, mais pourquoi est-ce qu’on veut me faire ressentir quelque chose, je ne suis pas un objet, je suis un sujet ! J’ai envie d’être traité comme un sujet, je n’ai pas envie d’être traité comme un objet par quelqu’un qui va essayer de prendre le contrôle de mon cerveau pour me faire ressentir quelque chose, pour m’amener quelque part, j’ai envie d’être considéré comme un sujet avec qui on va dire que, là, nous avons une cause qui nous tient à cœur. Y’a telles personnes qui meurent de faim, est-ce que ce que vous seriez OK pour nous aider là dessus ? Parce que c’est important pour nous. Mais dans une telle démarche, on n’est plus dans de la communication ou de la publicité on est dans une demande d’un être humain à un autre être humain, avec de l’altérité. Et c’est là où, justement dans l’ usage de la musique, dans les médias, les politiques etc. il y a une forme d’infra-humanisation. C’est à dire que quand on dit à quelqu’un dans un message publicitaire ou dans les médias : mets une petite musique de fond ça va aiguiller leurs émotions vers l’émotion qui nous arrange, il n’y a pas de respect de l’individu à cet endroit.
UVQP : Tu disais, on monte dans sa tête, mais avec la musique on est toujours quand même
dans l’émotion.
Bascar : oui.
UVQP : la musique c’est ce qu’on a plus proche de l’expression et la perception de l’émotion. Donc c’est une manière de maintenir aussi les gens dans un stade émotionnel et, justement, qu’ils ne montent pas trop dans leur tête.
Bascar : exactement.
UVQP : je trouve que la musique est quand même prégnante au quotidien.
Bascar : oui.
UVQP : elle est omniprésente.
Bascar : sans parler du fait que, quand tu fais tes courses et qu’il y a une musique, ça te prend un niveau d’attention. Et le fait que ça te prend un niveau d’attention te rend moins… affaiblit tes défenses pour d’autres tentatives d’effraction et c’est comme ça qu’on peut aussi rentrer dans un cerveau par saturation.
UVQP : par saturation, oui oui. Et puis quand t’as ta journée de travail dans les pattes,
t’es déjà bien saturé.
Bascar : voilà, avec tes gamins qui te tirent la robe, te disent : « maman achète-moi ça ».
UVQP : on en remet une couche avec ça et ça passe, sans mauvais jeu de mot, ça passe crème…
Bascar : c’est pas pour rien que dans toutes les sectes du monde, il y a aussi les offices avec la
musique, les encens, les odeurs et de la saturation, en fait, pour faire rentrer les injonctions plus profond. Est-ce que c’est respectueux de l’être humain ? Moi j’ai pas envie, personnellement, qu’on s’adresse à moi sous mon seuil de conscience pour me demander des choses. Et j’ai pas non plus envie, quand je m’adresse aux gens, de m’adresser à eux sous leur seuil de conscience au-delà d’un certain point ; ça fait déjà partie, on va dire, des petites
compromissions que j’ai dû faire avec Hypnomachie. Parce que dans les toutes premières vidéos je parlais et puis c’est tout. J’ai rajouté plein plein de trucs, tous les rushs, machin, pour pour aérer, et appelons un chat un chat, pour rendre le cerveau plus réceptif aux contenus. Mais je veux dire ,c’est ni plus ni moins les standards de YoutTube auxquels
j’ai dû m’adapter, à regret, et en même temps j’ai bien compris que c’était ce qui allait fonctionner si je voulais être entendu un minimum. Sinon j’allais avoir toujours une quarantaine d’amis qui allaient regarder les vidéos, ça n’allait pas décoller et effectivement ça a décollé depuis que j’ai fait ça. Bon et c’est tout le problème entre entre la forme et le fond. C’est Nietzsche qui disait quelque chose, je paraphrase, mais qui disait quelque chose comme : si tu as un message élevé à faire passer, tu dois, en sa faveur, séduire les sens. Bon, on pourrait en discuter.
UVQP : tu offres au cerveau des gratifications à court terme.
Bascar : voilà.
UVQP : gratifications régulières, pour le nourrir de petite satisfaction comme ça….
Bascar : ben comme ça il se détend, il est content, il a son pic de dopamine, il y prend du plaisir.
UVQP : tu lui donnes un sucre, à chaque fois.
Bascar : voilà voilà. Mais ça n’est pas ça n’est pas s’adresser à ce qu’il y a de plus élevé
chez le spectateur malheureusement et le problème c’est que si on s’adresse effectivement à ce qui est plus élevé chez spectateur, bah il n’y a personne. Ou alors et c’est dans ce sens là que je dis qu’Hypnomachie, les vidéos, ça n’est qu’une première approche ou alors il faut qu’il y ait un tamis. C’est à dire que d’abord on parle au plus grand nombre, pour que le plus grand nombre sache que ça existe, puis ensuite on resserre l’entonnoir pour que les gens qui n’ont pas besoin, en fait d’être stimulés, comme ça à coups de sucre virtuel émotionnel puisse avoir accès aux couches les plus les plus fines et les plus intéressantes. Bon c’est comme ça depuis que le monde est monde et c’est là où je me suis retrouvé bien mal à vouloir réinventer la roue et à me dire en tant que…. avec un point de vue humaniste : oh ben non… maintenant on va tout dire. Eh ben non ! Voilà est donc là ça m’a mis un bon taquet derrière la tête.
UVQP : une petite claque de réalisme.
Bascar : voilà j’ai vu les générations précédentes qui étaient là, qui me mettaient une petite claque de réalisme et qui disaient « eh ben non ! ». Et puis après je me suis dit mince, elles
sont pas là pour de vrai, je suis en transe et puis voilà. J’en reparlerai parmi les vidéos que j’ai en projet je pense sur ferai une vidéo « pourquoi Hypnomachie c’est de la merde ». Voilà,
non mais parce que c’est un très bon exercice…
UVQP : c’est de la merde…
Bascar : non mais c’est un point de vue, je dis pas que c’est la vérité. De toute façon dans toutes mes vidéos je suis pas là pour dire la vérité, je dis des points de vue, je vérifie : est ce que les gens ont la plasticité nécessaire pour les écouter. Mais du coup je pense que ce sera un très bon exercice que les followers réguliers d’Hypnomachie qui adorent mon travail se disent : Ah bah mince ! Et si… et justement ce sera très intéressant, ça permettra de vérifier : est-ce que c’est bien plastique ? est-ce que le cerveau est bien souple ?
UVQP : C’est ça. C’est ça que j’aime bien en fait.
Bascar : j’ai parlé du racisme, j’ai parlé du communisme…
UVQP : après, je vais te dire sincèrement, le coût d’accès intellectuel à ta chaîne est quand même assez élevé.
Bascar : des gens me l’ont déjà dit. J’ai une de mes bonnes amies qui est policière et qui écoute… d’ailleurs je l’embrasse si jamais elle écoute ce podcast… qui m’a dit écouter la vidéo trois fois parce que c’est pas évident mais elle fait l’effort. Moi j’ai essayé de,
entre guillemets, de baisser un petit peu le niveau ou en tout cas au moins, à défaut de baisser le niveau, au moins de rajouter des petits susucres émotionnels qui donnent la motivation de continuer, je vais plutôt le dire comme ça, ce sera plus juste et plus honnête.
UVQP : je t’autorise à utiliser ce terme 😉
Bascar : après, bon, je draine aussi tout un lectorat de personnes qui ont une expérience certaine en sciences humaines, en psychanalyse, en sciences de l’éducation, en psychologie, en littérature qui, voilà, qui eux ne sont pas spécialement largués et qui, du coup, apprennent un ou deux trucs en s’amusant. Et puis au final en fait j’ai pas de honte à proposer aussi une forme de divertissement à un certain public. Tant que c’est pas au détriment, justement, du fond, ça ne me dérange pas d’avoir plusieurs casquettes. Parce que, comme on en parlait avant, j’ai été prof de théâtre, j’ai une passion pour les nanars et pour l’absurde en général, ça me va très bien aussi de mélanger plusieurs passions en une seule chose.
UVQP : ça m’a fait un peu cet effet-là : tiens enfin quelqu’un qui dit un peu quelque chose d’un peu différent. Justement je m’étais intéressée à l’hypnose, j’avais lu un certain nombre de bouquins, je suivais des chaînes sur ce thème-là. Je trouvais qu’effectivement Christophe Pank était déjà intéressant, il disait des choses un petit peu… voilà… à l’écart mais je cherchais désespérément une voie différente, une contradiction et quelqu’un qui …euh… pas forcément une contradictions mais quelque chose de différent, quoi. C’est à dire t’as une espèce de flot où tout le monde va dans le même sens et valorise l’hypnose et c’est fantastique et machin… et quand je suis tombée sur Hypnomachie, ça m’a va vraiment donné ce sentiment de : ben tiens, quelque chose qui ne fait pas qu’effleurer la surface et
qu’il ne fait pas que répéter bêtement encore un discours ambiant et j’avais vraiment besoin de ça. Si tu veux, pour moi, c’était une expérience très saine. Très rapidement j’ai ressenti un peu de fatigue. Il y a eu la joie de la découverte, un petit peu de pratique, je me suis rendue compte que tout ça n’était pas si complexe finalement. Et que très rapidement n’importe qui d’un peu malin et vif peut comprendre ce qu’il y a dans la boîte à outils et comment l’utiliser. Et puis c’était pas satisfaisant et je me suis dit, attends, faut pas s’arrêter là… c’est-à-dire que je finissais par voir l’esprit humain comme une espèce d’ordinateur avec des programmes.
Bascar : mais c’est le paradigme qui est utilisés en hypnose par la plupart des praticiens. Pas par tous ceci dit, mais par la plupart et ça amène à la déshumanisation de l’humain en fait, parce que c’est une métaphore d’ordinateur. On ôte à l’humain sa quintessence, effectivement, sur le fait d’aller, entre guillemets, à contre-courant ; je vais pas contre-courant pour aller à contre-courant. Simplement, moi j’ai pigé un truc très très tôt qui était que : j’ai regardé toutes les narrations qu’on me proposait, j’ai dis OK, j’en prends note. J’ai regardé le monde dans lequel je vivais et là j’ai fait : ça va pas, les gens. Et du coup je me suis dit, ben ça ne me semble pas logique d’espérer autre chose si je me base sur toutes les narrations qu’on me propose. Par définition, je veux dire la vérité est ailleurs pour le coup, ça peut pas marcher.
UVQP : en fait t’as senti un creux.
Bascar : j’ai senti un énorme creux.
UVQP : un peu comme moi au bout d’un moment. Pareil, j’ai senti un creux, un vide, quelque chose et j’ai éprouvé comme une satisfaction à découvrir ton travail. Et j’avais éprouvé la même satisfaction du temps où je faisais des études en philosophie. Où je m’étais dit : tiens, enfin quelque chose qui me nourrit.
Bascar : après, après les gens souscrivent aux narrations à la mesure de leur complexité cognitive, ça c’est un truc dont on ne parle jamais aussi. Parce que moi j’ai énormément de surdoués qui suivent ma chaîne, beaucoup de gens qui ont des QI de 130-140. Et c’est normal, j’en avais déjà parlé d’ailleurs dans des vidéos… parce que j’ai très souvent justement des gens qui m’envoient des petits messages, d’ailleurs très gentil, ça me fait toujours très plaisir, qui témoignent du fait que ça leur fait du bien et que ça les a reconnectés à eux. Parce que parfois justement quand on a ce genre de pensées un petit peu divergentes et qu’on s’autorise à penser hors du récit collectif, beh pour peu qu’on soit un
peu isolé, et énormément de surdoués ne s’en rendent pas compte, voire ne savent
même pas qu’ils le sont et donc du coup peuvent se retrouver à douter d’eux-mêmes alors qu’en fait ils sont très sains d’esprit. Simplement ils ont envie d’explorer d’autres choses, ce
qui est totalement respectable. Et donc d’envoyer un signal fort redondant au même endroit, ça pouvait permettre à un moment donné d’aider des gens a pas se penser complètement tarés alors qu’ils sont juste très intelligents.
UVQP : et puis quand on te dit 150 fois : « arrêtes de te prendre la tête », « tu as tu un avis sur tout », j’entends tout à fait ce que ce que tu dis, la satisfaction et le soulagement que ça
peut apporter effectivement aux followers d’Hypnomachie qui sont concernés par une pensée dite divergente.
Bascar : mais qui est en fait le constat lucide que factuellement, les narrations dominantes aujourd’hui sont en train de nous amener droit dans le mur. Enfin je veux dire c’est d’une banalité… enfin là pour le coup je suis complètement mainstream quand je dis ça, c’est complètement évident, je suis moins mainstream quand je dis qu’il y a des gens qui ont réussi à penser le futur avec une acuité et des moyens extraordinaires. J’en parle en direct dans des séminaires etc. pour ceux que ça intéresse, mais dans le sens où le paradigme qui va arriver après l’effondrement que les gens anticipent, bon moi je suis pas vraiment collaps’, je regarde ça avec un grand sourire, je pense que ça va très bien se passer. Mais de toute façon…
UVQP : oui c’est sûr mais après on eut parler.
Bascar : oui, on peut parler mais ce que je veux dire par là c’est que c’est de l’ordre de la foi et c’est juste que simplement, voilà, que je suis plutôt du genre optimiste.
UVQP : ou on peut se poser et dire : je ne sais pas.
Bascar : voilà non mais c’est ce que je veux, dire c’est que dans le fond : je ne sais pas. Je suis simplement en train de dire que moi j’ai la foi, que ça va bien se passer, c’est juste ça que je veux dire.
Justement, je ne veux pas. Je veux insister sur le fait que je suis pas du tout un chaman culturel à suivre, je parle en tant qu’individu au sens le plus basique, je suis un gars, voilà.
UVQP : que les choses soient claires, je ne te positionne pas comme chamane culturel
et prescripteur de pensée.
Bascar : tu sais sur ces choses-là…
UVQP : Alors, t’as peut-être besoin d’être rassuré.
Bascar : je dis ça parce qu’en ce moment le thème de la collapso est un thème un petit
peu sensible et que je vois énormément de gens qui, dès qu’ils peuvent entendre du pour ou du contre, tu vois, se jettent dessus comme un chien sur un os à moelle. Et donc je dis juste, voilà, moi je disais ça comme ça sur le ton de : « y’a un gars qui pense que » et point, quoi. Le paradigme qui va arriver, le niveau de réalité qui va arriver après, justement, quand on va sortir d’une espèce de société de consommation, là, dans laquelle on est. Et que j’adore c’est pas la question, je n’ai aucun problème avec la société de consommation. Je ne suis pas du tout anticapitaliste, là-dessus, je pense de toute façon qu’être anti est une connerie, mais même ce paradigme là on connaît déjà ce qui va faire qu’il va s’effondrer alors qu’il est pas encore là. Je veux dire qu’on peut avoir N coups d’avance sans problème, donc. Et c’est d’ailleurs pour ça que je ne suis pas collapso’, c’est que je vois bien que, oui, il va y avoir un effondrement à un moment donné. Mais ça va pas être un effondrement massif, ça va être un effondrement comme l’abandon de l’esclavage ou la peine de mort a été un changement gigantesque de société. Capital, oui d’accord, mais enfin ça va changer la forme. Mais la mort ça fait partie de la vie des sociétés humaines, c’est pas un problème. En tout cas, il y a énormément de surdoués que ça peut apaiser et il est, un moment donné, normal de penser hors des narrations dominantes. Si on regarde dehors et qu’on voit ce qui se passe beh ça devient logique de chercher autre chose. Après il faut en avoir les capacités, évidemment, si on en a les capacités, le temps, l’envie…
UVQP : il faut maîtriser les conséquences de ce qu’une explosion de cadre implique.
Bascar : oui. Mais c’est pour ça que, enfin, la nature est très bien faite là-dessus et que c’est pas 50% des gens qui pensent réellement hors des narrations collectives. On est autour de 5% plus ou moins quoi, 2%- 5% des personnes qui ont réellement les capacités, ne serait-ce que les capacités cognitives, pour proposer des narrations alternatives. J’avais parlé dans certaines vidéos du seuil idéal entre un influenceur et un d’influencé qui est de 10 points de QI. Là je vais faire toute une série de vidéos sur le quotient intellectuel. Il y a tellement de choses à dire là-dessus, c’est l’impression mais… parce que très souvent on ne se rend pas compte, on ne réalise pas à quel point on est limité par son quotient intellectuel, en général.
UVQP : ça c’est un énorme tabou.
Bascar : une autre phrase que je te mets comme ça et que tu couperas probablement…
UVQP : ou pas d’ailleurs (rires) …
Bascar : …je l’ai vue passer y’a pas longtemps, c’est une phrase qui disait : « beaucoup de gens sont complexés par leur corps, beaucoup moins par leurs pensées ». Mais c’est très très dur parce que ça demande une estime de soi suffisante, tu vois, et ça c’est pas… par exemple tout à l’heure avant qu’on fasse ce podcast tu as croisé deux de mes amis, je peux dire sans rougir dans un miroir que ces deux-là ils sont objectivement plus brillants que moi, plus intelligents que moi, plus tout ce que tu veux… c’est clair, c’est très clair, voilà l’un d’entre eux qui a 22 ans, tu vois, qui est tellement brillant, c’est incroyable tu vois… là on discute, etc. je peux encore l’aider un petit peu, ben parce que la différence d’âge fait que je peux encore faire le rôle de … tu vois, y’a des acquis etc. mais enfin PFFF… dans dix ans, je sais pas où il sera, mais il fera des grandes choses…. enfin… ça veut rien dire des grandes choses …
ce que je veux dire c’est qu’il y a des gens remarquables qui font des crêpes mais mais il y a des maîtres crêpiers. C’est pas forcément en terme de reconnaissance sociale mais ça peut être en terme d’alignement intérieur et de rayonnement de quelque chose.
UVQP : ce podcast est terminé, j’espère qu’il vous a plu. Laissez un petit commentaire si vous
avez quelque chose à dire ou une question à poser, je lirais absolument tous les commentaires, je répondrai à un maximum d’entre eux, si vous le souhaitez je pourrais passer des questions directement à Bascar puisque c’était principalement de son travail qu’il s’agissait. Si vous avez aimé laissez un pouce vers le haut, si vous n’avez pas aimé, mettez un petit pouce vers le bas, ça va très bien également. Je vous dis à très bientôt sur une Voix qui Porte, prenez soin de vous.
Retrouvez Bascar sur sa chaîne Hypnomachie ici :