Covoiturés en quête de modèles pro

En ce moment, je m’aère, je vadrouille un peu et j’ai récemment pris des gens en covoiturage ; 5 personnes exactement.

Je mets plutôt les gens à l’aise, ils me racontent leur vie.

Une tendance semble se dessiner :

La recherche de nouveaux modèles pour travailler ; ou plutôt pour gagner de l’argent car le concept même de travail est remis en cause.

Celui-là sort du salariat après un joli début de carrière en tant que développeur, l’appel de la liberté, d’une vie, non plus sédentaire, mais nomade, est plus fort.

Il trouvera bien des employeurs acceptant le télétravail complet, après tout, ses compétences ont de la valeur sur le marché du travail.

Malgré ça il a peur de l’inconnu, on lui a toujours vendu que le salariat c’était la sécurité.

Il s’est même fâché avec son père en partie à cause de cela…”Il me parle de cotisations pour la retraite à chaque fois que je l’appelle. Je vais pas bosser toute ma vie juste pour ça alors que je ne sais même pas si j’arriverai jusque là ! Je veux vivre avant”.

Celle-là est étudiante en art à l’université, fait de la vidéo, a présenté son mémoire sous forme de podcast, une nouvelle génération pour laquelle tout cela est presque évident…

Sa vie et son sujet de mémoire : les squat, dans lesquels elle vit.

Elle explique que même dans ces zones qui semblent échapper au droit il faut un minimum de règles.

Il faut aussi s’organiser pour se protéger d’éventuels agresseurs ou de personnes qui souhaiteraient prendre le pouvoir et tout régenter. Comment faire alors ? Dortoires non-mixte, organisation de l’expulsion de celui qui s’avère dangereux…

C’est le sujet de son travail. Raconter comment tout cela s’organise.

Et le besoin d’intimité ? Car nous en revenons alors aux  besoin de base : intimité, sécurité…

Pour l’intimité, elle a une voiture dans laquelle elle s’isole quand le besoin s’en fait sentir. Je lui demande si elle n’a pas trop froid, elle me dit être bien équipée en duvets et couvertures.

Pour plus tard, elle envisage de tourner de maisons d’artistes en maisons d’artistes. Je lui dis que cela m’évoque la vie de bohème d’autrefois…

Elle aussi recherche un modèle alternatif à celui qui lui est proposé par la société et jugé trop oppressant.

La recherche de liberté encore…

Elle cherche un nom pour son podcast, je suggère “Dans mon squat”, ça lui plaît. J’ignore si ce nom sera retenu…

Il y a également cet homme qui a changé totalement de carrière suite à un divorce ; cela fait 3 ans qu’il est à son compte et pour rien au monde il ne reviendrait en arrière.

Encore une personne qualifiée.

Il travaille en partie pour son ancien employeur qui, bonnant malant, a accepté ses nouvelles conditions.

Il est prestataire et a d’autres jobs : convoyeur de véhicule, ce qui lui permet de voyager en travaillant, chambre d’hôte chez lui, ce qui satisfait son besoin relationnel… lui son nouveau modèle il l’a trouvé ; du travail à la carte.

Malgré tout, sa stabilité d’avant le divorce lui manque un peu, mais on ne peut pas décider seul de tout…

J’ai découvert récemment le terme de “télé-travel”. Bien qu’il s’agisse d’un anglicisme, je le trouve est assez joli.

Si vous connaissez un équivalent français, cela m’intéresse.

Le monde du travail s’adaptera-t-il à ces nouvelles aspirations ? Ces envies de mobilité ? De liberté ?

Pas sûre qu’il ait le choix car ces personnes, d’autres ont besoin de les embaucher et il faudra bien s’adapter.

De toute manière, la tendance naturelle des modèles, y compris professionnels, est à l’inertie. Rien ne bougera sans contrainte et elle viendra certainement de ces personnes qui ne voudront plus travailler autrement.

Prends soin de toi,
Protège ta liberté dans la sphère professionnelle !

Nathalie